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De l’expressionnisme chez Deleuze par le concept de l’idée et le concept du concept

 

03/2011

 

«Toute philosophie cache aussi une philospophie ; toute opinion est aussi une cachette ; toute parole est aussi un masque.» -Nietzsche,

Par-delà le bien et le mal §289 

 

Le concept leibnizien : une continuité de l’expressionnisme en philosophie

 

J’essaye d’exposer et de classer toute ma pensée sur l’expressionnisme chez Deleuze depuis que j’ai commencé à lire. L’expressionnisme représente quelque chose d’artistique,de stylistique, et d’ esthétique. C’est une façon très personnelle et différente. L’expressionnisme se fait exprimer, seulement d’exprimer, rien de l’autre sauf l’expression. L’expressionnisme est ce qui touche l’expression. Mais qu’est-ce que l’expressionnisme veut dire quand il parle de « l’expression, d’exprimer » ? On ne sait vraiement pas. Pourquoi? Parce qu’il exprime toutes les choses qu’il veut dire, les choses lui faient vouloir exprimer. On sait souvent que les choses avaient dit et su, les choses presque correspondant notre savoir. Et ce n’est pas le point le plus important, ce que les choses veulent dire, c’est l’expression même qui est importante. L’expressionnisme est comme une machine expressive, un automate seulement fait exprimer. Donc l’expression est une action de créer ou inventer, l’expression est un processus qui produite quelque chose de bizarre, de monstrueux et d’aberrante ou d’étrange, quelque chose qu’on ne sait plus que jamais.

Dans la conclusion de Spinoza et le problème de l’expression, « l’expressionnisme en philosophie » apparaît dès le titre suivant « théorie de l’expression chez Leibniz et Spinoza ». « La force d’une philosophie se mesure aux concepts qu’elle crée, ou dont elle renouvelle le sens, et qui imposent un nouveau découpage aux choses et aux actions. »[1]Cela est la première phrase de ce dernier chapitre. La philosophie s’est donc définie pour créer les concepts. Le concept est la plus petit unité de la pensée, mais il n’est pas comme la plus « simple substance. »[2] « Le concept est de l'ordre du cri. » Le cri raisonnable chez Leibniz, Deleuze le décrira comme un cri d’être : « C'est quelque chose de très vivant, un mode de vie. La folle création de concepts exprime ce cri à plusieurs niveaux .»[3] Deleuze utilisait le concept de la monade chez Leibniz pour expliquer son concept lui-même dans Qu’est-ce que la philosophie ?[4] En fait, Deleuze employait aussi sa pensée de l’idée chez Leibniz pour présenter le sens d’expression par le concept d’Autrui[5]. Leibniz croyait qu’une idée « non seulement mène à la chose, mais encore l’exprime,[6] » ce « exprimer », selon Leibniz, « est dit exprimer une chose ce qui présente des rapports qui répondent à ceux de la chose à exprimer.[7] »Parce que l’expression est variée chez Leibniz, Deleuze dénoncait que le concept comme le quelque chose qui « a des composantes, et se définit par elles.[8]» « C’est une multiplicité», disait Deleuze, « bien que toute multiplicité ne soit pas conceptuelle.[9]» Alors qu’est-ce que Deleuze veut dire ? Qu’est-ce que « toute multiplicité ne soit pas conceptuelle » ? « La multiplicité est qualitative ou intensive, hétérogène et continue, virtuelle et formée de singularités, et change de nature chaque fois qu'elle se divise .»[10] Donc il semble qu’elle serait idéelle. De « toute idée peut-être on peut tirer un concept,[11] » Deleuze disait. C’est-à-dire que l’idée se met en rapport très intime avec le concept. « Les idées, il faut les traiter comme des potentiels déjà engagé dans tel ou tel mode d’expression et inséparables du mode d’expression,[12]» Deleuze a dit comme ce que Leibniz disait dans son article Qu’est-ce que l’idée. 

 

« L’empirisme transcendantal » vient de l’analyse de l’idée et le concept

 

Dans Différance et Répétition Deleuze dit le même chose sur la définiton de l’idée, « elle est une multiplicité, constituée d’éléments différentiels, de rapports différentiels entre ces éléments, et de singularités correspondant à ces rapports...Il y a donc un empirisme de l’Idée.[13]» Alors on pourrait par cette analyse de l’idée savoir pourquoi Deleuze l’appelle lui-même « l’empirisme transcendantal ». «L’empirisme, c’est le mysticisme du concept...Il n’y a que l’empiriste qui puisse dire : les concepts sont les choses mêmes, mais les choses à l’état libre et sauvage.[14]» Anne Sauvagnargues ainsi expliquait ce nom propre, « Deleuze tente une nouvelle répartition de l’ empirique et du transcendantal. L’ empirisme devient « une physique de l’espirt et une logique des relations », tandis que le transcendantal expose comment la pensée s’individue au contact de l’expérience...La pensée ne consiste donc pas à user de manière sûre et volontaire d’une méthode capable de nous conduire au vrai.[15]» Donc cette façon de la pensée deviendra un style de cela, un type d’expression philosophique. Qu’un philosophe devienne un artiste par formant un style pensant personnel.

 

De l’idée chez Spinoza : « L’automate spirituel » 

 

Spinoza faisait connecter avec le concept et l’idée, on doit indiquer ce fait. Il entendait « par idée un concept de l’Ame que l’Ame forme pour ce qu’elle est une chose pensante. »(Déf .3,p.2) Il se servait du concept pour définir l’idée, et celui est représenté comme une action de l’Ame.(Exp,Déf.3, p.2) Bien que Leibniz considérait que l’idée existe indépendamment de l’acte de l’esprit,[16] il a fait attention à la faculté de l’idée, d’exprimer.[17]Spinoza distinquait deux idées : l’une est l’idée vraie, ou l’idée adéquate(Déf.4, p.2 ; Axi.6, p.1), l’autre est l’idée inadéquate. Celle-ci est l’image pour Deleuze, parce qu’elle concerne les corps et les affects.[18]Alors que les idées qui sont des images sont des idées inadéquates, les autres qui sont naturelles sont les idées adéquates. L’âme de surcroît est un « automate spirituel » qui produite les idées pour exprimer la puissance de la Nature ou de Dieu. Elle est composée principalement par les idées vraies.[19] C’est une machine d’idée, de concept, et de pensée ou d’expression. Pourtant pour Spinoza et Leibniz que l’idée est toujours représenté directement comme quelque chose par Dieu, quelque chose vraie et bien côtée, car ils croyaient que tous les choses sont dans la Nature ou le meilleur des mondes possibles, un aspect identique ou rationnel.Tandis que pour Deleuze, « Les problèmes sont les Idées mêmes. »[20] L’Idée contient le prolème, elle est problèmatique et différente. Il semble de représenter un autre côté ou sens de l’idée que Platon, ou mieux, Platon est interprété par Nietzsche, c’est-à-dire avec un aspect différent ou ironique.

 

« Platon et le simulacre »: Le renversement du platonisme

 

Dans « Platon et le simulacre », Deleuze partait de se définir le motif de la théorie de l’Idée chez Platon comme une théorie de différence.[21]Son discours a commencé avec la méthode de la division.[22] « L'essence de la division apparaît...en profondeur, dans la sélection de la lignée. Trier les prétentions, distinguer le vrai prétendant des faux. »[23] Et puis, Platon se distingait les deux images : la copie et le simulacre, et deux domaines des images-idoles : les copies-icônes et les simulacres-phatasmes. Ainsi Deleuze a commencé à faire attention au simulacre à partir du paragraphe suivant: « Nous sommes devenus des simulacres. nous avons perdu l'existence morale pour entrer dans l'existence esthétique. La remarque du catéchisme a l'avantage de mettre l'accent sur le caractère démoniaque du simulacre. Le simulacre est construit sur une disparité, sur une différence, il intériorise une dissimilitude. »[24] Ensuite, Deleuze définissait bien le simulacre : celui qui « inclut en soi le point de vue différentiel... il y a dans le simulacre un devenir-fou, un devenir illimité... un devenir toujours autre, un devenir subversif des profondeurs, habile à esquiver l'égal, la limite, le Même ou le Semblable: toujours plus et moins à la fois, mais jamais égal.»[25] Pour Deleuze, « Le modèle platonicien, c'est le Même... La copie platonicienne, c'est le Semblable. »[26] Il semble pour Deleuze que Leibniz hériterait de cette pensée, c’est-à-dire que la raison suffisante et la convergence ou la continuité chez Leibniz.[27] Et puis, Deleuze conviait à considerer « les deux formules »: « seul ce qui se ressemble diffère » et « seules les différences se ressemblent .» La première est « le monde des copies ou des représentations; elle pose le monde comme icône. La seconde, contre la première, définit le monde des simulacres. Elle pose le monde lui-même comme phantasme.»[28]  « Renverser le platonisme signifie dès lors: faire monter les simulacres, affirmer leurs droits entre les icônes ou les copies... Le Simulacre n'est pas une copie dégradée, il recèle une puissance positive qui nie et l'original et la copie, et le modèle et la reproduction.»[29] « Klossowski a raison de dire de l'éternel retour qu'il est « un simulacre de doctrine » : il est bien l'Etre, mais seulement quand « l'étant» pour son compte est simulacre.»[30] Deleuze ajoutait en déçà l'éternel retour chez Nietzsche pour  discuter et dévoiler la relation avec le simulacre. « C'est que, entre l'éternel retour et le simulacre, il y a un lien si profond que l'un n'est compris que par l'autre... Le cercle de l'éternel retour est un cercle toujours excentrique pour un centre toujours décentré...II(L'éternel retour) est le phantasme unique pour tous les simulacres (l'être pour tous les étants). II est puissance d'affirmer la divergence et le décentrement...Aussi ne fait-il pas tout revenir. Il est sélectif encore, il fait la différence, mais pas du tout à la manière de Platon. »[31] 

 

L’expressionnisme deleuzien : la machine, le simulacre, et la différence

 

Le concept leibnizien, l’idée spinozienne et le simulacre antiplatonicien ou nietzschen, tous constituent le caratère de l’expressionnisme chez Deleuze, qui constituent une unité de la différence, un style d’étrange. Deleuze a cru qu’ un livre de philosophie doit être écrit comme un roman policier ou un science-fiction,[32] un auteur de philosophie doit être romancier, il doit présenter son art ou sa technique pour créer ou inventer un livre singulier et différent. L’expressionniste est un penseur qui a sa façon même de pensée, a son chemin et sa méthode d’expression, et se consacre à trouver  son style et sa créativité. Penser, c’est créer. C’est le plus haut principe de l’expressionnisme deleuzien, et le concpet et l’idée sont les éléments les plus fondamentaux de la pensée. Philosopher, ce n’est pas d’appendre à mourir comme chez Socrates, ni de méditer sur la vie comme chez Spinoza,[33]ni de survivre à la mort et continuer à vivre chez Derrida,[34] mais c’est exprimer et inventer le concept et l’idée.

 


[1] Spinoza er le problème de l’expression(SPE), p.299.

[2] Leibniz, Monadologie § 1.

[3] Séminaire enregistré sur Leibniz.

[4] QP, p.23.

[5] Ibid

[6] Leibniz, Qu’est-ce que l’idée.

[7] Ibid

[8] QP, p.21.

[9] Ibid

[10] Robert SASSO et Arnaud VILLANI, Le Vocabulaire de Gilles Deleuze, p.262. «multiplicité ».

[11] Qu’est-ce que l’acte de créqtion

[12] Ibid

[13] Différance et Répétition, p.356.

[14] Différance et Répétition, p.3.

[15] Anne Sauvagnargues, Deleuze : l’empirisme transcendantal, p.10-11.

[16] “elle(idée) est dans l’entendement divin, auquel « convient »l’entendement humain ; cf. Nouveaux Essais,1.1 », note. 2 , Qu’est-ce que l’idée.

[17] La faculté de recevoir, de penser à une chose, d’exprimer ;Ibid. 

[18] Spinoza: philosophie pratique, p.105.

[19] SPE, P.126.

[20] DR,1969, p.210.

[21] «Il s'agit de faire la différence. », Logique du sens, p.292

[22] Ibid

[23] Ibid, p.293.

[24] Ibid, p.297.

[25] Ibid, p.298.

[26] Ibid, p.299.

[27] « Simplement, le Même a trouvé un principe inconditionné capable de le faire régner dans l'illimité : la raison suffisante ; et le Semblable a trouvé une condition capable de l'appliquer à l'illimité : la convergence ou la continuité. En effet, une notion aussi riche que la compossibilité leibnizienne signifie que, les monades étant assimilées à des points singuliers, chaque série qui converge autour d'un de ces points se prolonge dans d'autres séries convergeant autour d'autres points ; un autre monde commence au voisinage des points qui feraient diverger les séries obtenues. On voit donc comment Leibniz exclut la divergence en la distribuant dans des « incompossibles » et en conservant le maximum de convergence ou de continuité comme critère du meilleur monde possible, c'est-à-dire du monde réel. » Ibid, p.299-300.

[28] Ibid.

[29] Ibid.

[30] Ibid, p.305.

[31] Ibid, p.306.

[32] DR, p.3.

[33] Spinoza, Ethique, Pro.67,P.4.

[34] Derrida, Je suis en guerre conte moi-même.

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